Histoire de l’Observatoire
-
1826
L’histoire de l’ORB débute en 1826 lorsqu’Adolphe Quetelet (1796-1874) émet l’idée de sa construction dans la partie méridionale du Royaume des Pays-Bas, une région qui correspond à l’actuelle Belgique. L’Observatoire est officiellement fondé le 8 juin 1826, sous le règne du roi Guillaume Ier. Un premier édifice a été construit près de la porte de Schaerbeek à Saint-Josse-ten-Noode, construction perturbée par la révolution belge en 1830. Après l’intronisation de Léopold Ier en 1831, Quetelet revient comme directeur de l’Observatoire et commence officiellement ses observations astronomiques et météorologiques en 1833.
L’observatoire de Saint-Josse-ten-Noode était entre autres pourvu d’un cercle mural de Troughton & Simms, ainsi que de deux horloges de précision. Parmi les observations de ces instruments, nous pouvons citer la détermination des coordonnées de l’observatoire, la différence de longitude entre les observatoires de Bruxelles et de Greenwich, l’observation d’occultation d’étoiles par la Lune, ainsi que des passages de Mercure devant le Soleil.
-
1836
De 1836 à 1840, Quetelet installe, sur demande du gouvernement, des méridiennes fixes dans dix villes de Belgique. Le méridien de Saint-Josse devient le méridien primaire de Belgique . C’est également à l’Observatoire de Saint-Josse qu’on a fixé le point de référence géodésique pour les cartes d’état-major de l’armée belge. En 1839, L’Observatoire, officiellement reconnu par le roi, devient l’« Observatoire royal de Bruxelles ».
-
1855
Adolphe Quetelet est atteint d’une attaque d’apoplexie (accident vasculaire cérébral) en 1855. En raison de son état de santé, il délègue un grand nombre de ses tâches administratives à son fils Ernest Quetelet.
À partir de 1857, les chercheurs établissent un catalogue d’étoiles destiné à une révision des mouvements propres. Durant cette période initiale, des travaux relatifs à la météorologie et à la physique du globe ont également été entrepris. Du 28 août au 2 septembre 1859, une série d’éruptions solaires, appelée plus tard événement de Carrington, a frappé la Terre et a fortement perturbé les communications télégraphiques de l’époque. Adolphe Quetelet a fait une description de cet événement dans l’Annuaire de l’Observatoire royal de Bruxelles de 1860.
Adolphe Quetelet décède en 1874. Son fils Ernest devient directeur ad interim.
-
1876
À partir de 1876, et sous la direction de Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888), successeur de Quetelet, l’Observatoire se développa en acquérant du matériel neuf. Dans le même temps, Houzeau recherche et choisit un nouveau site pour l’Observatoire à Uccle afin d’agrandir l’institut et de l’éloigner de la pollution lumineuse du centre de Bruxelles.
Le nouveau directeur crée deux départements à l’Observatoire : Astronomie et Météorologie. Il propose également une section spectroscopique et établit le réseau climatologique national. Il a ensuite organisé la première expédition astronomique belge, avec deux groupes d’observateurs qui se sont rendus à Santiago (Chili) et au Texas (États-Unis) pour y observer le passage de Vénus devant le Soleil.
Houzeau démissionne en 1883. Une commission de directeurs prend sa relève en attendant la nomination d’un successeur.
-
1890
En 1890, l’Observatoire déménage de Saint-Josse-ten-Noode vers Uccle. Le transfert des instruments s’effectue sous l’autorité de François Folie (1833–1905), directeur depuis 1885. Depuis, l’institut porte le nom « Observatoire royal de Belgique ». Le méridien primaire de la Belgique et le point géodésique de référence ont aussi été déplacés après ce déménagement.
Sous François Folie, quatre départements sont créés à l’Observatoire : Astronomie de position, Astronomie physique, Physique de la Terre et Météorologie.
En 1898, Eugène Lagrange installe le premier sismographe de Belgique, avec le soutien d’Ernest Solvay.
-
1900
Georges Lecointe devient, dès 1900, directeur de l’Observatoire. Au début du XXe siècle, l’Observatoire connaît une nouvelle période de développement. Forte de nombreux assistants, l’institution se dote d’un service de séismologie en 1904, suite au legs de la station sismique d’Ernest Solvay à l’État belge, d’un service de l’Heure de pointe en 1905 et d’un service de la Carte du Ciel en 1907.
-
1913
En 1913, le service météorologique est érigé en un établissement distinct et autonome : l’Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM). Pour découvrir plus de détails sur l’histoire de la météorologie à l’Observatoire avant la fondation de l’IRM, vous pouvez visiter cette page du site de l’IRM.
-
1925
Dès 1925, sous la direction de Paul Stroobant (1868-1936), l’Observatoire commence à s’enrichir d’instruments modernes et adaptés aux progrès réalisés dans les différents domaines de l’astronomie. Un département d’astrophysique est créé et de nouveaux appareils sont ajoutés à la station sismologique.
-
1936
En 1936, la gestion de l’observatoire est confiée à Eugène Delporte (1882-1955) Fervent observateur, il participe au programme d’observation des astéroïdes dont bon nombre furent découverts à cette époque. Delporte a aussi découvert une comète. Delporte a aussi découvert une comète.
-
1940
Bien que l’on ait effectué des observations du Soleil depuis les premières années de l’Observatoire, ce n’est qu’à partir de 1940 qu’elles ont pu être effectuées régulièrement. Depuis lors, une série ininterrompue d’observations solaires similaires s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui et constitue une base de données importante pour les études à long terme de notre étoile la plus proche.
-
1947
Paul Bourgeois (1898–1974) devient directeur de l’Observatoire en 1947. Sous sa direction, l’institution entre dans une nouvelle ère d’expansion, tant par ses réalisations propres que par sa participation à de grands projets internationaux. C’est à cette époque que, à l’Observatoire, le premier ordinateur a été mis en service et que plusieurs stations souterraines ont été installées pour l’étude des marées terrestres.
-
1954
À partir de 1954, l’Observatoire dispose d’une station radio-astronomique à Humain. Cette station est équipée de plusieurs radiotélescopes qui effectuent des observations du Soleil. La même année, on a inauguré à Uccle un nouveau type d’instrument : une table équatoriale entièrement automatisée pour les observations solaires (USET), équipée de 3 télescopes dont un réfracteur Grubb de 16 cm d’ouverture utilisé depuis 1940. USET a été placée dans un dôme rénové et a été utilisée intensivement durant l’Année géophysique internationale en 1957-1958.
En 1956, les astronomes Sylvain Arend et Georges Roland de l’Observatoire découvrent une comète, que l’Union astronomique internationale a dénommée la comète Arend-Roland.
-
1963
Sous la direction d’Albert Velghe (1916–1986), nommé en 1963, l’Observatoire achète des horloges atomiques et le Service de l’heure commence de nouvelles recherches. Le télescope Zeiss, détruit durant la Seconde Guerre mondiale, a été remplacé par le télescope Schmidt de 120 cm.
-
1964
Un troisième institut fut créé en 1964 à Uccle : L’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB), devenu l’Institut royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique en 2014.
-
1976
À partir de 1967, l’ORB est divisé en quatre départements (Astronomie de position et Géodynamique, Astrométrie et Mécanique Céleste, Astrophysique, Radioastronomie et Physique Solaire). Une équipe de l’Observatoire participe à des mesures gravimétriques dans divers pays afin d’établir des profils de marée terrestre (c’est-à-dire des déformations périodiques de la croûte terrestre induite principalement par l’attraction gravitationnelle du Soleil et de la Lune). Les scientifiques commencent à étudier le mouvement du pôle (c’est-à-dire les mouvements de l’axe de rotation vus dans un repère de référence lié à la croûte terrestre) à partir d’observation de satellites de navigation (méthode liée à l’effet Doppler sur le signal radio et considérée comme l’ancêtre du GPS).
Les astrophysiciens utilisent de plus en plus des télescopes très avancés en hémisphère sud grâce à l’adhésion de la Belgique à l’ESO (European Southern Observatory) et ils participent aux recherches de spectroscopie solaire à la Station scientifique du Jungfraujoch (Suisse). Une section autonome de statistique stellaire a existé pendant plusieurs années.
-
1981
En 1981, Paul Melchior (1925-2004) prend la direction de l’Observatoire avant d’être officiellement nommé en 1984. Durant son mandat, il crée à Walferdange, au Grand-duché du Luxembourg, dans une ancienne mine de gypse, un laboratoire souterrain de géodynamique. Il réussit à obtenir les fonds nécessaires à l’installation, à Uccle, d’un des deux premiers gravimètres à supraconductivité en Europe. Au sein de l’Observatoire royal de Belgique, on a créé une nouvelle structure, le SIDC (Solar Index Data Center, devenu à présent Solar Influences Data Analysis Center), au sein duquel les scientifiques continuent d’observer l’activité solaire. En 1981, le SIDC se voit confier comme tâche le calcul et la distribution de l’indice international des taches solaires.
En 1988, un groupe de recherche en GNSS (Global Navigation Satellite System) a été créé à l’Observatoire pour intégrer la Belgique dans des systèmes de référence grâce aux données des satellites américains GPS. Cette équipe a depuis intégré les données d’autres systèmes de satellites de navigation tels que le russe GLONASS et l’européen Galileo.
-
1990
Sous la direction de Paul Pâquet de 1990 à 2002, le nombre du personnel augmente encore dans toutes les sections. Dans les sous-sols du bâtiment central, des bureaux supplémentaires ont été construits.
L’ancienne salle méridienne a été transformée en auditoire et petit musée. En outre, l’Observatoire a installé dans le télescope Schmidt une caméra digitale, avec laquelle des dizaines d’astéroïdes ont été découverts. À Membach, dans la région des Hautes-Fagnes, un nouveau gravimètre à supraconductivité a été installé en 1995, complété en 1996 par un gravimètre absolu. Ce dernier participe à de nombreuses campagnes de mesures en Belgique, France, Allemagne et Grand-duché de Luxembourg.
Sous l’impulsion de Véronique Dehant, spécialiste reconnue de la rotation et de l’intérieur de la Terre à l’Observatoire royal de Belgique, la planétologie débute à l’Observatoire, afin d’appliquer aux autres planètes et satellites telluriques l’expertise en rotation et intérieur de la Terre. Les scientifiques de l’Observatoire participent également au développement d’instruments de mesure de la rotation et des déformations des objets telluriques du Système solaire pour les sondes spatiales qui voyagent dans le système solaire (MarsExpress et ExoMars vers Mars, VenusExpress vers Vénus, BepiColombo vers Mercure, Cassini-Huygens vers Saturne , etc.). Les astronomes préparent et utilisent aussi de plus en plus de données venant des télescopes spatiaux (IUE, Hipparcos, ISO, Herschel…).
Pour la première fois, les physiciens solaires de l’Observatoire participent au développement de télescopes spatiaux avec le télescope EIT à bord de la mission SOHO de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de la NASA. Soutenu par ESA/PRODEX depuis 1988, le télescope EIT a été lancé en 1995 et est toujours en activité. L’expérience acquise avec EIT a permis aux physiciens solaires de l’Observatoire royal de Belgique de participer à d’autres projets spatiaux (STEREO, SDO…), mais aussi de lancer, à partir de l’an 2000, un centre de prévisions météorologiques spatiales dans le cadre de l’ISES (International Space Environment Service). Le but de ce centre est de prédire l’activité solaire à court terme ainsi que ses conséquences pour l’environnement terrestre.
Paul Pâquet prend sa retraite en 2002. Roland Verbeiren assure la direction de l’Observatoire ad interim en attendant la nomination d’un successeur.
-
2005
Le 1er mai 2005, Ronald Van der Linden devient le premier Directeur général sous mandat.