Hera a survolé Mars —L’ORB participe à l’analyse des données

Hera a survolé Mars —L’ORB participe à l’analyse des données


Le 12 mars 2025, à 13h51 (heure belge), la mission de défense planétaire Hera de l’ESA a effectué un survol rapproché de la planète Mars et de ses lunes Deimos et Phobos. Les scientifiques ont profité de l’occasion pour étudier Deimos, photographier Mars et Phobos et calibrer les instruments de Hera. Des scientifiques de l’Observatoire royal de Belgique (ORB) participent à l’analyse des données de l’imageur infrarouge thermique (TIRI) à bord d’Hera en collaboration avec VITO Remote Sensing (Belgique) et l’Agence spatiale japonaise (JAXA).

Collage de quatre images d'une planète rouge avec un point lumineux au premier plan.

Série d’images de Deimos et de la surface de Mars en arrière-plan prise par la caméra TIRI à bord d’Hera. Images en fausses couleurs (couleurs composites), l’infrarouge n’étant pas visible à l’œil nu. Crédits : JAXA/TIRI, ESA/HERA, ORB-KSB.

L’assistance gravitationnelle est une technique dans laquelle un vaisseau spatial, lors d’une approche rapprochée d’un corps céleste, utilise sa gravité pour modifier sa vitesse et sa direction. Cette technique permet de réduire la consommation de carburant et de raccourcir le temps de voyage d’un vaisseau spatial jusqu’à sa destination.

Le 12 mars 2025, Hera est passée près de Mars à environ 5 000 km et de sa lune Deimos à 300 km. Ce survol rapproché a permis aux scientifiques d’étudier ces astres, en particulier Deimos et sa face cachée, qui sont rarement photographiés. En même temps, les instruments à bord de Hera ont pu être calibrés durant ce passage afin d’optimiser leurs conditions d’observation pour sa mission sur le système de l’astéroïde Didymos.

Image d'une planète rouge avec un point lumineux au premier plan. À côté de l'image, une échelle de température indique les températures chaudes en jaune, les températures froides en violet et les couleurs rouges pour les températures moyennes.

Image de Deimos et de la surface de Mars en arrière-plan avec une échelle montrant la température de brillance relative des zones de l’image. Images en fausses couleurs (couleurs composites), l’infrarouge n’étant pas visible à l’œil nu. Crédits : JAXA/TIRI, ESA/HERA, ORB-KSB.

TIRI est la caméra thermique infrarouge à bord de la navette spatiale Hera. La caméra fonctionne sur une place de longueur d’onde entre 8 et 14 µm, ce qui couvre le pic de l’émission thermique de la gamme de températures attendues des cibles de la mission. Les scientifiques ont profité du survol de Mars pour calibrer la caméra thermique avec des mesures réelles en plein vol.

Pour recevoir et traiter les données de TIRI, Özgür Karatekin et Grégoire Henry se sont rendus au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt, en Allemagne, tandis que Luca Ruiz Lozano a procédé à l’étalonnage et à l’analyse radiométrique à Bruxelles. Une sélection des meilleures images a ensuite été présentée lors d’une conférence de presse à l’ESOC le 13 mars 2025.

Vue de Deimos et de la surface de Mars en arrière-plan prise par la caméra TIRI à bord d’Hera. Image avec des couleurs composites ajoutées. Images en fausses couleurs (couleurs composites), l’infrarouge n’étant pas visible à l’œil nu. Crédits : JAXA/TIRI, ESA/HERA, ORB-KSB.

Hera poursuit son voyage vers le système Didymos. Il effectuera ensuite une seconde manœuvre dans l’espace lointain en février 2026 avant qu’une séquence de manœuvres de rendez-vous d’octobre à décembre 2026 ne l’amène à proximité des astéroïdes. Là, Hera commencera à étudier les astéroïdes et les conséquences de l’impact de DART sur Dimorphos. Grâce à l’imageur TIRI, nous aurons l’occasion d’obtenir de nouvelles informations sur la surface de Dimorphos et ses propriétés et, en fin de compte, de savoir mieux protéger la Terre contre les astéroïdes.

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